Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
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Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
Merci.korre a écrit:Sympathique le rapport de combat.
Un demi échec pour Michel... mais aussi une demi victoire !
- Il n'a pas touché le gros lot à la fin de la partie.
- Il avait un énorme lot de consolation avec la capture de l'Emir adverse: c'est raté, il est mort. Pour une fois où mes jets de sauvegarde échouaient...
Ne restent que des lots de consolation:
- Le scénario devait être joué: c'est fait, sans trop de casse.
- Il a réussit à faire baisser un peu la pression sur sa colonne (mesuré en comptant en fin de partie la différence entre les points des groupes adverses éliminés et les points des groupes adverses intacts).
- Il a récupéré les 2 "Découvertes" sur la table et est devenu un spécialiste des "Artefacts".
Une victoire totale et la Grande Méchante aurait fait la tête. Du coup, l'avenir s'annonce sombre mais rien n'est perdu.
La suite en octobre... avec la visite des marais !
Dernière édition par Jean-Michel II le Mer 9 Sep - 8:00, édité 1 fois
Jean-Michel II- Messages : 954
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Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
Ton perso a de belles bacchantes ! Merci pour ce superbe CR
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La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. PaulV
franckT- Messages : 489
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Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
Merci.franckT a écrit:Ton perso a de belles bacchantes ! Merci pour ce superbe CR
Une bacchante plutôt fournie marquait la concession au style homme d’affaires, côté import-export de la chose et, pour la voix, posée dans le registre grave, elle sonnait péremptoire, excluant à l’avance toute contestation.
Jean-Michel II- Messages : 954
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Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
Encore une aventure palpitante et un très intéressant compte rendu.
Bravo et Merci
Serge
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Audiard
Piotr Szut- Messages : 216
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Les Oies sauvages
Le monstre était face à moi et me barrait la route. Son immensité verte et immobile n’était troublée que par un vol d’oiseaux à l’horizon. Des centaines de kilomètres de marais empoisonnés, infestés de serpents venimeux, et hantés la nuit de mangeurs d’hommes. De Grands Royaumes s’étaient étendus sur ces terres, jadis. Il n’en restait aujourd’hui que quelques ruines à moitié immergées et de petites communautés misérables qui s’accrochaient à des îlots perdus.
Derrière moi, le Pays où les voyageurs étaient assassinés pour être volés, devant moi le Pays où ils disparaissaient à jamais. Nous étions à Malakal, à l’époque un misérable village de pêcheurs et le dernier poste de la compagnie sur le Nil.
J’avais observé avec attention la physionomie des chefs de poste que nous avions croisé lors de notre voyage. La même cupidité sans fond les animait tous, sous un vernis d’homme civilisé. Ce vernis s’écaillait à chaque nouveau poste. Et je pus confirmer que le poste de Malakal était bien le dernier sur notre route à la vue de la bête qui en était le chef.
Il régnait tel un petit roi des temps anciens sur une foule de réfugiés chassés du Nord par les affrontements tribaux et du Sud par la misère. Malakal était un piège dont ils ne pouvaient plus s’enfuir.
En sa présence, les balles que je gardais dans ma poche me pesaient lourdement. Le marin aimait à plaisanter à ce sujet. Pas moi.
La seule chose que je regrettais en quittant ce lieu maudit : notre Dahabieh gisait couché sur le flanc dans la vase. Le niveau du Nil avait rapidement baissé durant les derniers jours de navigation. Les marins semblaient inquiets à l’idée de ne pas pouvoir atteindre le poste. En arrivant à Malakal notre soulagement se transforma rapidement en une sourde colère. Le sinistre spectacle qui nous attendait ne tarda pas à tourner à l’affrontement sanglant. Un guerrier somali fut insulté et le sang coula. Le marin dut payer le prix du sang que ses hommes avaient versé.
L’abattement et l’indifférence qui régnaient dans le poste parmi tous les débris humains qui s’y étaient réfugiés furent brisés. Dans leurs regards naquit quelque chose d’autre.
Le Dahabieh nous attendrait jusqu’à la saison des pluies et redescendrait le fleuve, avec ou sans nous. Nous allions poursuivre notre voyage à bord d’embarcation plus légère à travers les innombrables et traitreux méandres du fleuve. Et le plus tôt serait le mieux...
…
Nous avions quitté Malakal depuis une dizaine de jours, naviguant tant bien que mal vers le Sud. Plusieurs réfugiés avaient préféré nous rejoindre plutôt que de subir une lente agonie au poste. En jetant un dernier regard sur le Dahabieh, j’eus la désagréable impression qu’il s’agissait d’un adieu définitif. Quelque soit les dangers qui m’attendaient, je commençais à comprendre que ce voyage était un aller simple.
Un désert aquatique et végétal. Aux matinées brumeuses peuplées d’ombre fantomatiques succédaient des après-midis brûlants où nous traversions des paysages d’une beauté à couper le souffle. Tout autour de nous, à perte de vue, un océan d’herbes aquatiques traversés par d’innombrables chenaux. Le souffle saccadé de nos rameurs était parfois entrecoupé par le bruit que faisait un animal qui plongeait dans l’eau, hors de notre vue. Parfois une île apparaissait, où des hippopotames et des crocodiles se chauffaient au soleil côte-à-côte. Au crépuscule, nous devions en trouver une inoccupée pour installer notre camp. Le soleil descendait alors lentement à l’horizon et lorsqu’il disparaissait enfin, les dernières embarcations de notre colonne accostaient enfin et des chants innombrables s’élevaient bientôt autour de nous en une symphonie naturelle et primitive.
Les réfugiés qui nous avaient rejoint nous contaient, le soir, avec une infinie tristesse, leur vie perdue dans ce désert. Là où s’élevaient jadis de florissants villages lacustres, il ne restait que des ruines à demi-immergées. Les ressources s’étaient brutalement taries et les communautés s’étaient retournées les unes contre les autres. Les villageois qui n’étaient pas massacré lors de la destruction de leur village devaient fuir vers le Nord ou se joindre aux bandes de pillards qui écumaient la région. Quelques établissements réussissaient à survivre cachés au fin fond des marais.
Nous aurions pu traverser les marais sans en croiser un seul, si la nécessité n’avait poussé l’un d’entre eux à chercher notre aide. Ils nous trouvèrent bien avant que nous ne réalisions leur présence. Nous étions perdus dans un labyrinthe de chenaux et tournions en rond depuis plusieurs heures. Après nous avoir longuement examinés, l’une de leurs pirogues s’avança vers nous et vînt nous offrir l’hospitalité. Ils occupaient un campement misérable et comptaient un grand nombre de femmes et d’enfants. Ils partagèrent avec nous leurs maigres provisions et nous comptèrent leurs malheurs.
Il y a plusieurs lunes, des pillards avaient attaqué leur communauté et ils avaient dû prendre en toute hâte la fuite pour rejoindre ce campement saisonnier. Depuis, grâce à leur connaissance des sentiers qui traversent le marais, ils avaient réussi à leur échapper. Mais pour combien de temps encore ? Hélas, ils ne disposaient pas d’assez d’embarcation pour remonter tous vers le Nord et espéraient que nous pourrions les y transporter. En entendant la description de la situation des autres réfugiés, leur désespoir fut absolu. Il ne leur restait plus qu’à mourir lentement ici.
Nous n’avions rien pu faire pour les réfugiés de Malakal. Qui aurions-nous été si nous n’avions rien fait pour ceux-là ?
Leur communauté comprenait plusieurs établissements, à plusieurs jour de marche vers l'Est. Le plus important était établi le long d'un bras principal du fleuve et descendait plein Sud. En son centre se dressait jadis une maison des Ancêtres. Tant que cette maison était debout, la communauté était forte et unie. Mais les Ancêtres entrèrent dans une grande colère. La maison brûla, la communauté se divisa et ses membres furent dispersés.
Le lendemain à l’aube, les paludiers nous fournissait des guides pour nous mener à travers les marais jusqu’à leur ancienne communauté. Nous allions redresser la maison des Ancêtres.
(à suivre... )
Dernière édition par Jean-Michel II le Mar 9 Fév - 7:39, édité 4 fois
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Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
Un bien beau récit.
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Les Oies Sauvages (suite)
J’ai toujours détesté le grand air et l’activité physique. Tout ce qui est en réalité nocif pour la santé d’un homme civilisé. Lire les nouvelles de la soirée dans un club privé, enfoncé dans un confortable fauteuil, en fumant un cigare et en dégustant un brandy sont des activités qui maintiennent la santé. Les longues marches à patauger plusieurs jours d’affilé dans un marécage infestés de créatures mortelles, sous un soleil de plomb, ne sont pas faites pour l’entretenir. Je me tenais au milieu de la colonne à méditer sur les aléas de l’existence lorsque mon attention fut attirée par un tumulte derrière mois. Le temps de me retourner, j’avais la surprise de me voir dépasser par plusieurs porteurs en fuite. Je sortais mon révolver pour stopper la fuite de tout l’arrière de la colonne qui était en pleine débandade. Le temps que Corto et les guides me rejoigne, la situation était sous contrôle : nos porteurs avaient paniqué en s’apercevant que nous étions suivis et avaient détallé en abandonnant tous nos bagages le long de la piste que nous avions suivie.
Hors de question de les abandonner : nous ne jouions par Nennillo e Nennella ! Accompagné des soldats je commençais à remonter vivement la piste vers le premier bagage. Du coin de l’œil, je perçu un mouvement dans les roseaux : une bête avait été attirée par le tumulte.
Arrivé à proximité du bagage le plus proche, nous fîmes une brève halte pour reprendre notre souffle : impossible de forcer l’allure bien longtemps sur ce terrain. D’autres groupes nous avaient rejoints : Corto et ses guerriers se tenaient à notre gauche et un groupe d’éclaireurs progressait sur la droite.
Un second groupe d’éclaireurs déborda celui de Corto par la gauche et nous reprîmes notre progression.
L’attention des éclaireurs avait été attirée par des objets cachés que nous n’avions pas aperçu lors de notre premier passage. Ils se précipitaient pour voir de quoi il s’agissait lorsqu’un grondement éclata à quelques mètres devant nous : une foule de silhouettes dissimulées par la végétation commençait à nous invectiver comme nous nous rapprochions du plus éloigné des bagages. Un premier groupe se détacha prudemment de leurs rangs pour flanquer les bagages.
J’étais parvenu à sécuriser un second bagage ; je fis signe aux éclaireurs de ramasser ce qu’ils avaient trouvé au bord de la piste et de ficher le camp rejoindre le reste de la colonne.
Epaulé par Corto, je poussais vers le dernier bagage. Voyant notre résolution, le groupe hostile se précipita pour s’en emparer.
Une salve des soldats les cloua sur place. Des hurlements de colères redoublèrent derrière eux, mais aucun nouveau groupe ne sortît de sa cachette.
Je commandais une nouvelle salve qui neutralisa la menace. Il était temps de récupérer le bagage et de se replier.
J’examinais rapidement le corps des hommes qui nous avaient attaqués : de pauvres hères poussés à la dernière extrémité pour s’attaquer ainsi à une colonne aussi forte que la nôtre.
Je perçu un mouvement sur notre gauche : encouragé par les cris de la foule invisible, un groupe nombreux remontait rapidement le flanc de la colonne, apparemment sans éprouver la moindre difficulté pour se mouvoir sur cet affreux terrain.
Avant que nous ne puissions rien entreprendre, ils se jetaient sur l’un de nos groupes d’éclaireurs !
Un cri de surprise et l’un d’entre eux s’effondrait comme une masse alors que les autres prenaient la fuite.
Les guerriers somalis ouvraient le feu à bout portant. Sans infliger la moindre perte !
Emporté par leur colère ils fondirent sur le groupe… et ce fut leur porteur qui s’effondra. Frappés d’une stupeur superstitieuse, ils reculèrent en désordre.
Voyant la situation, les soldats attaquaient à leur tour et m’entrainaient avec eux. Je m’apprêtais à recevoir un mauvais coup lorsque notre porteur s’interposa bravement avant de s’effondrer à son tour.
Nous étions nous aussi repoussés !
Une salve bien ajustée des supplétifs à l’avant de la colonne sauva la situation : nos agresseurs se jetèrent au sol pour échapper au tir et semblèrent hésiter.
Une fusillade générale éclata et nous groupes purent enfin concentrer leurs tirs.
Une dernière charge des soldats et je m’apprêtais à capturer celui qui paraissait être le chef lorsqu’il parut vouloir me transpercer de son épée : dans un état second, je lui déchargeais mon arme au visage.
Le temps de ramasser les bagages et blessés, plusieurs groupes jaillissaient derrière nous : il était temps de filler sans plus attendre…
Découragés par le sort de leurs compagnons et privés de chefs, la poursuite ne dura guère et se borna à quelques cris hystériques. Et les silhouettes disparurent dans la végétation comme si elles n’avaient jamais existé…
Dernière édition par Jean-Michel II le Lun 15 Fév - 6:34, édité 1 fois
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Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
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Blood Diamond
La journée se termina sans nouvel incident. De temps en temps, un gros animal croisait notre route. La colonne s’arrêtait pour le laisser passer, avant de repartir en redoublant de prudence. Enfin, au crépuscule nous trouvions un îlot désert sur lequel établir notre camp. Nous n’étions plus très loin des villages de l’ancienne communauté : le nombre de sentinelles fut doublé et les feux furent interdits. Durant cette triste nuit, l’un de nos guides nous raconta comment les pillards s’étaient emparé de tout ce qui avait de la valeur à leurs yeux et comment tous les artefacts qui avaient été sauvé de la destruction avait été jetés dans une mare quelque part dans les marais. Il avait une vague idée de l’endroit où cela se trouvait et nous conduirait le lendemain.
Au matin, nous repartîmes pour notre dernière étape. Les bêtes sauvages avaient repris leurs droits sur le territoire après sa désertion par les hommes. Les premières traces d’occupation humaine apparurent : des vestiges abandonnés des premières habitations. Au fur et à mesure de notre progression, les habitations se faisaient plus fréquentes. Elles étaient toutes désertes et en très mauvais état.
Nous débouchâmes alors sur le site principal où se dressait jadis la maison des Ancêtres. Elle était complètement dévastée : ce qui n’avait pas été détruit par l’incendie avait été brisé dans un déferlement de violence.
Les lamentations de nos guides s’élevaient faiblement dans ce désert qui avait dû autrefois être plein de vie. Nos encouragements finirent cependant par les tirer de leur triste état : rien n’était définitif et si nous pouvions retrouver quelques-uns de leurs artéfacts, leur communauté pourrait renaître.
Ils nous conduisirent alors vers le lieu où ils avaient été jetés. Le marais qui jusqu’à présent était grouillant de vie se transforma petit à petit : l’air devînt malsain et la végétation paraissait maladive. Comme si les Esprits des lieux avaient été offensés par le sacrilège qui y avait commis.
La progression dans ce cloaque était difficile et nos groupes étaient à la peine, enfoncés jusqu’aux genoux dans la vase sous un soleil de plomb.
L’exploration s’annonçait des plus pénibles mais tous redoublaient d’ardeur.
Un groupe d’éclaireurs explorait un fourré et tombait sur un fétiche abandonné. Sans hésitation, il s’en emparait… et rien ne se passait. Les Esprit des lieux approuvaient-ils finalement notre entreprise ?
Nous formions une vaste ligne pour ratisser efficacement le terrain.
L’affaire semblait devoir se dérouler sans incident lorsqu’un groupe hostile fit son apparition devant nous.
Suivi aussitôt par un second groupe droit derrière nous. Nous étions encerclés. Combien étaient-ils ?
Impossible de faire demi-tour : nous prîmes la résolution de pousser plus avant en resserrant nos groupes pour parer à toute attaque.
Plus nous avancions, plus la progression était ardue : à certains endroits, nous avions de l’eau jusqu’à la poitrine et nous devions lutter pour nous arracher à la vase.
Les guerriers somalis furent ceux qui souffrir le plus : ils n’étaient pas habitués à progresser dans un tel enfer.
Les groupes hostiles parurent chercher à garder leur distance, mais comme notre exploration touchait à sa fin, ils se firent plus menaçants.
Brusquement, l’un d’eux se précipita vers nos éclaireurs. Il se déplaçait à une telle vitesse que je crus un instant qu’il s’agissait d’un nouveau groupe. Il disparu des fourrés pour réapparaitre peu après derrière un massif d’herbes hautes impénétrable.
Devant cette menace, nous redoublions d’effort sans pouvoir rivaliser de vitesse avec eux.
Grace à nos courageux éclaireurs, l’exploration continuait à progresser.
Nous touchions au but !
Comme nous nous approchions du dernier secteur à éclairer, nous tombions soudainement dans des puits d’eau et nous retrouvâmes immergés jusqu’à la poitrine, nos bras en l’air afin de protéger nos fusils ne nous permettaient plus de nous aider à avancer : nous étions complètement bloqués.
En même temps : les éclaireurs s’arrêtaient net !
Une menace nouvelle venait d’apparaître.
Des mugissements saccadés l’élevaient des fourrés pour se transformer en une sorte de hennissement comme une masse imposante les chargea à une vitesse surprenante. Cette masse en colère se précipita avec fracas sur le groupe dans une énorme gerbe d’eau. Par chance, les éclaireurs parvinrent à s’écarter au dernier moment et le monstre les dépassa dans sa fureur. Et sa course folle n’était pas finie.
Se voyant entouré par nos groupes et irrité d’avoir manqué sa cible, il chargea de nouveau. Sa fureur avait dû l’aveugler car il chargea cette fois-ci dans le vide. Et toute étonné de ne plus nous voir devant lui, finit par s’éloigner dans un petit trop souple en grognant de dépit.
Nous l’avions échappé belle. Mais pour peu de temps.
Les voyant isolés par l’enlisement des groupes en soutien, le groupe hostile le plus proche lâchait une volée de sagaies sur nos éclaireurs : l’un d’eux fut touché et s’écroua.
Encouragé par ce premier succès, le groupe hostile leur fonçait dessus en poussant des cris de colère. Bien mal lui en pris : les 2 derniers éclaireurs répondirent coups pour coups et réussirent à les repousser. Dans leur affolement, leurs assaillants plongeaient même dans un puit d’eau !
Hélas, alors qu’ils s’apprêtaient à poursuivre leurs agresseurs, ils se figèrent de nouveau : un souffle puissant s’élevait dans les fourrés derrière eux.
Une silhouette massive au mugissement irrité commençait à s’agiter sous le couvert de la végétation !
Le second groupe hostile apparaissait en bordure des fourrés et faisait mine de passer à l’attaque. Corto conduisit immédiatement ses guerriers face à lui et commanda une première salve.
Le groupe se jeta aussitôt au sol dans un grand cri d’effroi.
Enfin, dans un dernier effort les aventuriers réussirent à achever l’exploration des lieux : la mare était là, toute proche !
Le premier groupe sentant la situation lui échapper repassait à l’attaque : mais nos éclaireurs redoublaient d’ardeur et transperçaient l’un des leurs agresseurs qui s’effondrait dans un hurlement de terreur !
Ils s’enfuyaient de nouveau pour retomber dans un puit d’eau !
Par prudence, Corto commandait une nouvelle salve qui cette fois-ci fit mouche. Des cris de douleurs s’élevaient des fourrés face à lui, suivis de longs gémissements.
Dans un ultime effort, nos groupes convergeaient vers la mare…
… tout en conservant une prudente distance des fourrés d’où la bête nous observait.
Les derniers groupes hostiles disparaissaient sous le couvert de la végétation.
Hélas, pour explorer la mare, il fallait se rapprocher de la bête. Courageusement, Corto s’avança, prêt à subir son assaut qui semblait imminent, si grande était la colère exprimée par les mugissements qui s’élevaient des fourrés.
Le buffle chargea le groupe et traversa les guerriers qui s’écartèrent dans des cris de panique.
Emportée par son élan et aveuglée par la rage, la bête qui se trouvait au milieu de nos groupe chargea de nouveau… et partit dans la direction opposée à nos groupes !
Elle disparu à son tour aussi rapidement qu’elle était apparue. Toute menace semblait écartée. Nous avions trouvé la mare et pûmes commencer à la sonder pour en retirer les artefacts.
Il n’y en avait pas beaucoup, mais ils étaient bien conservés et paraissaient fort ancien. Avec ce précieux chargement, nous reprîmes la route du site principal de la communauté : les Ancêtres étaient de retour chez eux.
Les jours suivants furent pleins d’angoisse : nous pouvions subir une attaque des pillards, mais la mort de celui qui devait être leur chef sembla avoir anéanti leur audace. Un groupe de guerrier occupait la communauté et ils quittèrent définitivement la région. Après avoir établi un périmètre de sécurité, Corto repartit avec ses guerriers et les guides pour aller chercher les réfugiés et le reste de notre expédition.
A leur retour, les réfugiés laissèrent exploser leur joie et une grande cérémonie eut lieu pour fêter le retour des Ancêtres. La vie reprenait ses droits et avec le concours de tous, les habitations furent remises en état. La plus belle était sans conteste la nouvelle Maison des Ancêtres : nous pûmes récupérer des matériaux sur les autres sites pour l’édifier rapidement et à mon grand étonnement elle avait fière allure.
C’est peu de temps après que vînt, à l’aube, le premier groupe. Il comprenait une vingtaine d’individus miséreux, quelques hommes, surtout des femmes et peu d’enfants. Leur errance dans les marais les avait conduits jusqu’à nous. Ils étaient à bout de vivres et les villageois partagèrent avec eux le peu qu’ils possédaient… et que nous leur fournissions,
D’autres groupes continuèrent à arriver et à rejoindre la communauté : nous découvrions environ une fois par semaine l’un d’entre eux qui se tenait à l’aube au seuil de la communauté. Ils étaient nourris et soignés et nous les aidions à s’installer sur l’un des sites.
Rares étaient les anciens : la catastrophe et la dure vie dans les marais les avaient faits disparaître, ainsi que les enfants les plus jeunes.
La nouvelle communauté rassembla rapidement plus d’une centaine d’individus. Comme il fallait bien nourrir tout ce monde, nous organisâmes des parties de chasse. Accompagnés d’éclaireurs, la moitié de nos groupes partait explorer les environs à la recherche de gibier tandis que l’autre assurait la sécurité des différents sites.
Heureusement, les plans d’eaux regorgeaient d’animaux et nos expéditions ramenaient régulièrement de grandes quantités de viande d’hippopotame ou de crocodile.
D'une manière inattendue, alors que nous ne réclamions rien, les villageois et les groupes qui les rejoignaient tenaient absolument à nous offrir les quelques richesses qu'ils avaient conservées avec eux. La région avait dû être bien riche par le passé et nous finirent par accumuler une quantité considérable de biens de valeur. Que nous entreprîmes de redistribuer autant que possible en recrutant quelques homme vigoureux pour nous accompagner dans nos futures aventures. Tout se passait donc pour le mieux.
Jusqu’au jour où il revînt. Un matin brumeux, il se tenait là, à l’entrée du village. Corto et moi discutions des travaux à entreprendre durant la journée lorsqu’un banc de brouillard se leva et révéla, à quelques dizaines de pas devant nous, le buffle qui nous avait chargé lors de la recherche des artéfacts.
C’était un vieux mâle solitaire. Sa présence aussi près des habitations était étrange et pouvait entraîner une catastrophe si les villageois l’apercevaient. Corto fit signe à l’un de ses guerriers d’apporter son fusil. Saisissant l’arme, il ajustait la bête lorsqu’un nouveau banc de brouillard enveloppa l’animal immobile. Le banc se dissipa aussi vite qu'il était apparu et l’animal avait disparu. Et c’est ainsi que commença notre cauchemar…
Jean-Michel II- Messages : 954
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Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
Encore un bel épisode à cette aventure et un beau compte rendu.
Vivement la suite.
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Piotr Szut- Messages : 216
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Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
Merci pour ce nouveau CR de cette nouvelle aventure Jean-Mimi, et tu as le bonjour de notre ami le buffle!
Michel 91- Messages : 3459
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Le Labyrinthe de l'angoisse
Car tous les matins suivant, le brouillard se levait à l'est du village, et le vieux solitaire apparaissait et disparaissait peu après. Nos plus expérimentés chasseurs, nos meilleurs tireurs et toutes nos ruses n'y pouvaient rien: nous étions incapable d'en venir à bout.
Une grande battue avec tous les villageois fut organisée : la bête était insaisissable.
Après avoir consulté les Anciens, nous décidâmes de former une colonne pour la traquer. Les Anciens nous avaient prévenu: à l'est s'étendait jadis un grand royaume peuplé de fiers et puissants guerriers. Un jour, il y a de cela plusieurs vies d'hommes, il n'y eu plus de nouvelles du royaume et tous les voyageurs qui partirent à sa recherche disparurent eux aussi, engloutis par les Marais. Or, la piste de la bête nous conduisait clairement dans cette direction.
Ainsi débuta la chasse la plus étrange à laquelle il me fut donné de participer. La bête ne laissait nulle trace mais tous les matins le brouillard apparaissait à l'est et l'un de nous l'apercevait s'enfoncer plus loin vers l'est.
Plusieurs jours s'étaient écoulés et le marais grouillant de vie prenait une allure de plus en plus sombre et inhospitalière: en s'éloignant des bras du fleuve, une brume malsaine recouvrait une végétation lugubre et nous voilait le soleil. Et lorsqu'une aube blafarde se levait, là où le brouillard était le plus épais, la bête nous attendait pour nous entraîner au coeur de cet enfer. Durant la journée nous étions constamment harcelés par des insectes voraces qui nous laissaient le corps couvert de piqûres et devions porter en permanence des masques devant notre bouche pour nous protéger des vapeurs qui nous environnaient. Et le soir, les attaques des insectes redoublaient d'effort malgré les maigres feu que nous parvenions à allumer.
Le moral de la colonne était au plus bas et qui sait comment les choses auraient fin par tourner si nous n'avions fini par l'atteindre, le coeur de cet enfer !
Un matin, la bête ne fut pas au rendez-vous: le brouillard semblait plus épais que d'habitude et personne ne l'avait aperçue. Une vive inquiétude agita la colonne: des éclaireurs furent dépêchés pour reconnaitre les environs. Et au lieu de nous réveiller du cauchemard, ce fut comme si nous nous enfoncions soudainement plus profond en lui : les éclaireurs avaient trouvé à proximité de notre campement une sorte d'arbre-autel décoré d'abominables trophées... notre chasse nous avait conduit sur le territoire de chasse de cannibales qui ne devaient pas être éloignés au vu de l'état des restes de leur dernier repas.
Malgré l'angoisse qui nous étreignait le coeur, aucun parmi nous n'était décidé à assister à leur prochain banquet et nous retrouvâmes nous allant pour nous sortir au plus vite de ce guêpier. Nous étions perdus dans un labyrinthe végétal plongé dans la brume, en territoire hostile. Des groupes furent envoyés en reconnaissance pour trouver un issue.
La colonne comptait maintenant de nombreux vétérans endurcis...
...et l'exploration progressait rapidement.
Mais nous n'étions pas seuls: des silhouettes hostiles commençaient à s'agiter à la limite de notre vision.
Le silence irréel du marais n'était plus troublé que par les bruits de nos groupes dans la végétation...
Et soudain, un tumulte de cris: nos éclaireurs venaient de tomber face à face sur un groupe d'archers hostiles !
Tout se passa alors très vite: notre groupe d'auxiliaires venait de trouver un fétiche caché dans les fourrés et venait bien imprudemment de s'en emparer.
Une peur irrationnelle paralysait le groupe de soldat auquel je m'étais joins.
Une pluie de flèche s'abattit aussitôt sur nous: nous n'eûmes que le temps de nous jeter à terre !
Alors que nous nous relevions, nous vîmes notre malheureux porteur rester sans vie au sol, le corps transpercé par une méchante flèche.
Un peu plus loin, le groupe de Corto avait subi lui aussi une attaque et s'en tirait à peine mieux.
Leurs agresseurs étaient tout proches: une charge et le danger est neutralisé.
Malheureusement son groupe se trouvait empêtré dans des fourrés alors que de nouveaux assaillants surgissaient !
Enfin, grâce au dévoiement de nos éclaireurs, une issue était trouvée: le groupe de soldats reprenait ses esprits et sa marche dans cette direction, prêt à en découdre très virilement avec tout ce qui ferait obstacle à sa progression.
Le groupe de Corto fermait la marche, mais rencontrait d'imprévus difficultés qui l'empêchaient de maintenir son allure.
Les assaillants profitaient des fourrés pour se réorganiser... à l'exception de l'endroit vers lequel nous convergions, des cris sauvages s'élevaient tout autour !
Un hurlement de terreur s'éleva lorsqu'un de leurs groupes se jeta sur le malheureux porteur au moment où il reprenait ses esprits pour les perdre à tout jamais !
Le groupe de Corto parvint in extremis à échapper au piège au moment où il se refermait: de tous les côtés jaillissaient des guerriers en fureur. Nous laissions derrière nous le malheureux porteur et l'un de nos groupes d'éclaireurs.
Dans une course effrénée, les groupes survivants se précipitaient le plus loin possible de cette horreur. Heureusement, nous les tenions encore suffisamment en main pour éviter que cette fuite ne tourne au désastre total. Les clameurs de nos poursuivants s'estompèrent rapidement. Peut-être avaient-ils préféré une proie moins dangereuse ?
Une grande battue avec tous les villageois fut organisée : la bête était insaisissable.
Après avoir consulté les Anciens, nous décidâmes de former une colonne pour la traquer. Les Anciens nous avaient prévenu: à l'est s'étendait jadis un grand royaume peuplé de fiers et puissants guerriers. Un jour, il y a de cela plusieurs vies d'hommes, il n'y eu plus de nouvelles du royaume et tous les voyageurs qui partirent à sa recherche disparurent eux aussi, engloutis par les Marais. Or, la piste de la bête nous conduisait clairement dans cette direction.
Ainsi débuta la chasse la plus étrange à laquelle il me fut donné de participer. La bête ne laissait nulle trace mais tous les matins le brouillard apparaissait à l'est et l'un de nous l'apercevait s'enfoncer plus loin vers l'est.
Plusieurs jours s'étaient écoulés et le marais grouillant de vie prenait une allure de plus en plus sombre et inhospitalière: en s'éloignant des bras du fleuve, une brume malsaine recouvrait une végétation lugubre et nous voilait le soleil. Et lorsqu'une aube blafarde se levait, là où le brouillard était le plus épais, la bête nous attendait pour nous entraîner au coeur de cet enfer. Durant la journée nous étions constamment harcelés par des insectes voraces qui nous laissaient le corps couvert de piqûres et devions porter en permanence des masques devant notre bouche pour nous protéger des vapeurs qui nous environnaient. Et le soir, les attaques des insectes redoublaient d'effort malgré les maigres feu que nous parvenions à allumer.
Le moral de la colonne était au plus bas et qui sait comment les choses auraient fin par tourner si nous n'avions fini par l'atteindre, le coeur de cet enfer !
Un matin, la bête ne fut pas au rendez-vous: le brouillard semblait plus épais que d'habitude et personne ne l'avait aperçue. Une vive inquiétude agita la colonne: des éclaireurs furent dépêchés pour reconnaitre les environs. Et au lieu de nous réveiller du cauchemard, ce fut comme si nous nous enfoncions soudainement plus profond en lui : les éclaireurs avaient trouvé à proximité de notre campement une sorte d'arbre-autel décoré d'abominables trophées... notre chasse nous avait conduit sur le territoire de chasse de cannibales qui ne devaient pas être éloignés au vu de l'état des restes de leur dernier repas.
Malgré l'angoisse qui nous étreignait le coeur, aucun parmi nous n'était décidé à assister à leur prochain banquet et nous retrouvâmes nous allant pour nous sortir au plus vite de ce guêpier. Nous étions perdus dans un labyrinthe végétal plongé dans la brume, en territoire hostile. Des groupes furent envoyés en reconnaissance pour trouver un issue.
La colonne comptait maintenant de nombreux vétérans endurcis...
...et l'exploration progressait rapidement.
Mais nous n'étions pas seuls: des silhouettes hostiles commençaient à s'agiter à la limite de notre vision.
Le silence irréel du marais n'était plus troublé que par les bruits de nos groupes dans la végétation...
Et soudain, un tumulte de cris: nos éclaireurs venaient de tomber face à face sur un groupe d'archers hostiles !
Tout se passa alors très vite: notre groupe d'auxiliaires venait de trouver un fétiche caché dans les fourrés et venait bien imprudemment de s'en emparer.
Une peur irrationnelle paralysait le groupe de soldat auquel je m'étais joins.
Une pluie de flèche s'abattit aussitôt sur nous: nous n'eûmes que le temps de nous jeter à terre !
Alors que nous nous relevions, nous vîmes notre malheureux porteur rester sans vie au sol, le corps transpercé par une méchante flèche.
Un peu plus loin, le groupe de Corto avait subi lui aussi une attaque et s'en tirait à peine mieux.
Leurs agresseurs étaient tout proches: une charge et le danger est neutralisé.
Malheureusement son groupe se trouvait empêtré dans des fourrés alors que de nouveaux assaillants surgissaient !
Enfin, grâce au dévoiement de nos éclaireurs, une issue était trouvée: le groupe de soldats reprenait ses esprits et sa marche dans cette direction, prêt à en découdre très virilement avec tout ce qui ferait obstacle à sa progression.
Le groupe de Corto fermait la marche, mais rencontrait d'imprévus difficultés qui l'empêchaient de maintenir son allure.
Les assaillants profitaient des fourrés pour se réorganiser... à l'exception de l'endroit vers lequel nous convergions, des cris sauvages s'élevaient tout autour !
Un hurlement de terreur s'éleva lorsqu'un de leurs groupes se jeta sur le malheureux porteur au moment où il reprenait ses esprits pour les perdre à tout jamais !
Le groupe de Corto parvint in extremis à échapper au piège au moment où il se refermait: de tous les côtés jaillissaient des guerriers en fureur. Nous laissions derrière nous le malheureux porteur et l'un de nos groupes d'éclaireurs.
Dans une course effrénée, les groupes survivants se précipitaient le plus loin possible de cette horreur. Heureusement, nous les tenions encore suffisamment en main pour éviter que cette fuite ne tourne au désastre total. Les clameurs de nos poursuivants s'estompèrent rapidement. Peut-être avaient-ils préféré une proie moins dangereuse ?
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Le Baiser de la Reine Cannibale (introduction)
Malgré la fatigue, notre progression durant les quelques heures qui suivirent fut soutenue tant nous avions l'impression d'avoir le diable à nos trousses.
Les quelques haltes que nous accordions aux hommes leur permettaient de reprendre les forces nécessaires pour une nouvelle étape. Le souvenir des hurlements de ce pauvre porteur était le plus efficace des fouets pour nos corps et nos nerfs épuisés.
Nous avions laissé à plusieurs jours de marche un campement en bordure du territoire empoisonné et nous avions hâte de retrouver ce havre, pensant nous y trouver en sécurité. Pauvres fous que nous étions.
Car nous étions bel et bien poursuivis par une volonté féroce et avide de carnage.
...
Bien des années ont passé depuis ces jours. La Piazza del Duomo est quasiment déserte ce matin. Elle est parfaitement indifférente au drame qui s'est joué et qui fait la une des journaux. Je referme le Corriere: une liste des passagers disparus est annoncée dans cette édition et je sais que son nom y figure. Une belle mort, c'est toujours ce qu'il a désiré. Sur ce point, il n'a pas été déçu.
Ma vie à moi s'étire comme une longue suite de jours de pluie. Il me faut m'attarder encore. La tâche qui m'a attribuée n'est pas encore terminée.
...
Nous aurions pu tous mourir cette nuit-là, dans ce campement perdu au milieu de nulle part. Une belle mort, fauchés en pleine aventure, sans spectateur. Quelle dommage !
Je l'entends déjà me rabrouer:
- Allez, cesse de radoter vieux fou et finit ton café.
Il se fait tard, l'horloge vient de sonner. Elle doit m'attendre...
Les quelques haltes que nous accordions aux hommes leur permettaient de reprendre les forces nécessaires pour une nouvelle étape. Le souvenir des hurlements de ce pauvre porteur était le plus efficace des fouets pour nos corps et nos nerfs épuisés.
Nous avions laissé à plusieurs jours de marche un campement en bordure du territoire empoisonné et nous avions hâte de retrouver ce havre, pensant nous y trouver en sécurité. Pauvres fous que nous étions.
Car nous étions bel et bien poursuivis par une volonté féroce et avide de carnage.
...
Bien des années ont passé depuis ces jours. La Piazza del Duomo est quasiment déserte ce matin. Elle est parfaitement indifférente au drame qui s'est joué et qui fait la une des journaux. Je referme le Corriere: une liste des passagers disparus est annoncée dans cette édition et je sais que son nom y figure. Une belle mort, c'est toujours ce qu'il a désiré. Sur ce point, il n'a pas été déçu.
Ma vie à moi s'étire comme une longue suite de jours de pluie. Il me faut m'attarder encore. La tâche qui m'a attribuée n'est pas encore terminée.
...
Nous aurions pu tous mourir cette nuit-là, dans ce campement perdu au milieu de nulle part. Une belle mort, fauchés en pleine aventure, sans spectateur. Quelle dommage !
Je l'entends déjà me rabrouer:
- Allez, cesse de radoter vieux fou et finit ton café.
Il se fait tard, l'horloge vient de sonner. Elle doit m'attendre...
Dernière édition par Jean-Michel II le Dim 9 Jan - 12:32, édité 3 fois
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Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
Encore un superbe récit.
C'est toujours un grand moment de bonheur de te lire.
Bravo et Merci.
Serge
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Le Baiser de la Reine Cannibale (première partie)
Nous étions parvenus à nous arracher du territoire maudit et à atteindre le campement. Vivants mais dans quel état ! Dès notre arrivée, nous dressions quelques maigres défenses avant de nous effondrer physiquement.
Les compagnons de Corto étaient les moins épuisés et assurèrent la garde durant le journée et une partie de la nuit qui suivit. Pour ma part, je succombais presque immédiatement au sommeil et aurait dormi une journée entière si peu avant l'aube un rêve atroce ne m'avait réveillé. Mon corps était couvert d'une sueur froide. Dans le noir, ma main saisit en tâtonnant un trésor: une bouteille d'alcool que j'avais jusqu'à présent sauvée de tous les naufrages de cette expédition. Machinalement, je vérifiais le chargement de mon révolver et m'apprêtait à sortir lorsque Corto fit son apparition:
- C'est bien, tu es réveillé. Tu devrais encore en boire un coup avant de sortir: tu vas en avoir besoin !
En sortant de ma tente, je constatais que la campement était en alerte: les groupes étaient à leurs postes et je rejoignis machinalement les soldats qui s'étaient établis derrière la barricade de nos bagages.
La nuit était noire mais nos éclaireurs étaient revenus précipitamment: le marais était plongé dans un silence absolu. Et cela ne pouvait signifier qu'une chose...
L'espace d'un instant, une profonde lassitude me gagna: nous étions si peu et si loin de chez nous. Perdus au milieu de nulle part. Et s'il nous arrivait malheur, nul n'en saurait jamais rien...
Puis, la colère vint. J'avais à mon poing un lourd révolver et 6 balles dans le barillet. Corto sourit à l'expression belliqueuse que j'arborais:
- C'est toi qui commence alors !
Il était temps de sortir du camp pour aller éclairer ses abords...
La nuit était sombre et pleine de terreurs. L'eau nous arrivait jusqu'aux genoux. Parvenus à la limite de visibilité du campement, nous nous arrêtions: rien à signaler.
Corto sortit peu après nous: rien à signaler non plus.
Un sentiment d'oppression me gagna et je décidais de rejoindre le campement sans délai.
Un accident stupide survint alors: alors que Corto partait explorer les fourrés, l'un de ses hommes perçut un mouvement et dans l'enthousiasme du combat qui s'annonçait tira, suivi du reste du groupe: les auxiliaires reçurent la volée en plein et se jetèrent au sol pour éviter la décharge, mais leur malheureux porteur ne fut pas assez rapide et ne se releva pas.
Fatalitas ! Le même homme à l'origine du tir accidentel se baissait pour se saisir d'un fétiche abandonné et aussitôt un serpent le mordit au poignet. Dans la chaos de la nuit, le porteur du groupe était lui aussi mordu par un serpent. Les deux s'effondrèrent immédiatement, en proie à de terribles douleurs.
L'affaire prenait une vilaine tournure !
Les auxiliaires se trouvaient en bien mauvaise posture: leur porteur gisait inconscient et le groupe était cloués au sol.
Une vive inquiétude gagna le campement: nos supplétifs commençaient à s'agiter derrière la barricade. Un ordre ferme et la situation fut rétablie, avec le soutien des soldats. Les autres groupes à l'extérieur du campement reprenaient leur patrouille après un instant de stupeur.
Sentant la situation sur le point de lui échapper, Corto ramenait son groupe vers la sécurité du campement, laissant à regret le corps de son porteur dans les fourrés, après l'avoir dissimulé sous la végétation.
Alors que tout semblait revenir à la normale, un bruit de course s'éleva derrière les fourrés et un groupe de guerriers terrifiant de silence apparut, prêt à charger les auxiliaires en total désarroi.
Et alors que le tumulte s'amplifiait et que d'autres groupes semblaient sur le point de se joindre à l'assaut, un incident étrange se produisit: les assaillants semblèrent eux aussi être frappés de stupeur. Leur assaut fut heureusement pour nous retardé.
Un dernier regard en arrière avant de regagner le campement et les auxiliaires virent l'un des groupes de guerriers se précipiter vers le corps de leur porteur: un hurlement dément déchira bientôt la nuit peu après que le groupe ait entouré le malheureux.
Et ils n'eurent pas le temps de s'attrister de son sort car un premier groupe se jetait sur eux: le combat commençait ! La nuit serait longue et rouge...
(à suivre...)
Les compagnons de Corto étaient les moins épuisés et assurèrent la garde durant le journée et une partie de la nuit qui suivit. Pour ma part, je succombais presque immédiatement au sommeil et aurait dormi une journée entière si peu avant l'aube un rêve atroce ne m'avait réveillé. Mon corps était couvert d'une sueur froide. Dans le noir, ma main saisit en tâtonnant un trésor: une bouteille d'alcool que j'avais jusqu'à présent sauvée de tous les naufrages de cette expédition. Machinalement, je vérifiais le chargement de mon révolver et m'apprêtait à sortir lorsque Corto fit son apparition:
- C'est bien, tu es réveillé. Tu devrais encore en boire un coup avant de sortir: tu vas en avoir besoin !
En sortant de ma tente, je constatais que la campement était en alerte: les groupes étaient à leurs postes et je rejoignis machinalement les soldats qui s'étaient établis derrière la barricade de nos bagages.
La nuit était noire mais nos éclaireurs étaient revenus précipitamment: le marais était plongé dans un silence absolu. Et cela ne pouvait signifier qu'une chose...
L'espace d'un instant, une profonde lassitude me gagna: nous étions si peu et si loin de chez nous. Perdus au milieu de nulle part. Et s'il nous arrivait malheur, nul n'en saurait jamais rien...
Puis, la colère vint. J'avais à mon poing un lourd révolver et 6 balles dans le barillet. Corto sourit à l'expression belliqueuse que j'arborais:
- C'est toi qui commence alors !
Il était temps de sortir du camp pour aller éclairer ses abords...
La nuit était sombre et pleine de terreurs. L'eau nous arrivait jusqu'aux genoux. Parvenus à la limite de visibilité du campement, nous nous arrêtions: rien à signaler.
Corto sortit peu après nous: rien à signaler non plus.
Un sentiment d'oppression me gagna et je décidais de rejoindre le campement sans délai.
Un accident stupide survint alors: alors que Corto partait explorer les fourrés, l'un de ses hommes perçut un mouvement et dans l'enthousiasme du combat qui s'annonçait tira, suivi du reste du groupe: les auxiliaires reçurent la volée en plein et se jetèrent au sol pour éviter la décharge, mais leur malheureux porteur ne fut pas assez rapide et ne se releva pas.
Fatalitas ! Le même homme à l'origine du tir accidentel se baissait pour se saisir d'un fétiche abandonné et aussitôt un serpent le mordit au poignet. Dans la chaos de la nuit, le porteur du groupe était lui aussi mordu par un serpent. Les deux s'effondrèrent immédiatement, en proie à de terribles douleurs.
L'affaire prenait une vilaine tournure !
Les auxiliaires se trouvaient en bien mauvaise posture: leur porteur gisait inconscient et le groupe était cloués au sol.
Une vive inquiétude gagna le campement: nos supplétifs commençaient à s'agiter derrière la barricade. Un ordre ferme et la situation fut rétablie, avec le soutien des soldats. Les autres groupes à l'extérieur du campement reprenaient leur patrouille après un instant de stupeur.
Sentant la situation sur le point de lui échapper, Corto ramenait son groupe vers la sécurité du campement, laissant à regret le corps de son porteur dans les fourrés, après l'avoir dissimulé sous la végétation.
Alors que tout semblait revenir à la normale, un bruit de course s'éleva derrière les fourrés et un groupe de guerriers terrifiant de silence apparut, prêt à charger les auxiliaires en total désarroi.
Et alors que le tumulte s'amplifiait et que d'autres groupes semblaient sur le point de se joindre à l'assaut, un incident étrange se produisit: les assaillants semblèrent eux aussi être frappés de stupeur. Leur assaut fut heureusement pour nous retardé.
Un dernier regard en arrière avant de regagner le campement et les auxiliaires virent l'un des groupes de guerriers se précipiter vers le corps de leur porteur: un hurlement dément déchira bientôt la nuit peu après que le groupe ait entouré le malheureux.
Et ils n'eurent pas le temps de s'attrister de son sort car un premier groupe se jetait sur eux: le combat commençait ! La nuit serait longue et rouge...
(à suivre...)
Dernière édition par Jean-Michel II le Lun 10 Jan - 1:58, édité 3 fois
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Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
Le suspense est à son comble alors que dire sinon vivement la suite.
Serge
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Le Baiser de la Reine Cannibale (seconde partie)
Le groupe de guerriers s’avançait silencieux vers les auxiliaires et s’arrêta à quelques pas d’eux, par défis, laissant à leur proie le temps d’être pénétré par la terreur de leur épouvantable apparence.
Les auxiliaires n’en demandaient pas tant et lâchèrent une terrible salve sur eux. Les sauvages encaissèrent une perte et leur groupe se retrouvait bloqué de stupeur.
Leur stupeur se transforma en un torrent de colère devant cette résistance à laquelle ils ne devaient pas s’attendre. Ils passaient à l’attaque et chargèrent sauvagement, ivres de sang !
Devant pareille fureur, que pouvaient faire les auxiliaires ? Se battre et périr : deux des leurs étaient massacrés et le reste du groupe refluait vers le centre du campement… La voie était libre pour l’investir et les cris d’angoisse des suivants qui accompagnaient la colonne commencèrent à s’élever de partout.
Les cris d’angoisse se transformèrent rapidement en hurlements de terreurs lorsque tous virent ce qu’ils advenaient des corps de nos compagnons tombés au combat : les assaillants étaient clairement animés d’une faim féroce !
Ce délai nous permis de reprendre en main notre défense, passablement éprouvée par ce premier échec.
Cette fois-ci, l’assaut était général : plusieurs groupes pénétraient dans le campement et de nouveaux groupes apparaissaient de partout pour nous prendre à revers.
Une décharge de mousqueterie de nos supplétifs n’aboutit qu’à démultiplier la fureur des assaillants.
Un nouvel assaut et les supplétifs étaient repoussés de la barricade : les corps commençaient à s’amonceler autour de nos feux.
Chacune de nos salves balayait les rangs de nos assaillant, prélevant un effroyable tribut. Mais leurs rangs se reformaient et continuaient à progresser vers nous, poussés par une volonté indomptable.
A laquelle nous opposions notre propre volonté : le carnage qu’ils effectuaient dans nos rangs était de nature à ébranler le courage des plus braves. La résistance reposait maintenant entièrement sur le groupe de soldats et les compagnons de Corto.
Et c’est au milieu de ce carnage qu’elle m’apparut pour la première fois, à la tête d’un nouveau groupe de guerriers. Sa silhouette ténébreuse était comme un abyme au cœur de la nuit. Les peintures qui couvraient son corps reflétaient les faibles lueurs de nos feux et donnaient l’impression qu’elle ruisselait d’un sang noir…
Elle entrainant ses guerriers à travers notre campement et y traçant comme une plaie béante: d'abord les supplétifs qui par une décharge de mousquets attira son attention !
Les survivants abandonnèrent le campement et seule la menace de groupes hostiles dans leur dos les empêcha de fuir à travers les marais.
Comble de malheur, l'odeur de sang frais qui imprégnait le campement et flottait aux alentours semble avoir attiré des créatures sauvages, venues participer au carnage !
Plusieurs corps relevés après la bataille montrèrent en effet des plaies qui ne pouvaient avoir été occasionnées par l'homme. Certains disparurent complètement et durent avoir été emportés dans la confusion !
Les supplétifs en fuite, la Reine considéra rapidement les derniers défenseurs du campement: sur lesquels allait s'abattre sa furie ?
Voyant les derniers supplétifs isolés, un groupe d'archers les chargea sous le regard satisfait de la Reine...
Alors que les premières lueurs de l'aube apparaissaient à l'horizon, les derniers combattants étaient groupés autour de la dernière parcelle du campement que nous défendions, prêt à un ultime assaut !
La fureur de la reine s'abattit sur le dernier groupe d'éclaireurs ! Les soldats qui étaient à bout de forces furent comme stoppés sur place, incapable d'agir contre cette dernière menace. Les voyant paralysés et sûre de sa victoire, elle désigna à ses derniers guerriers encore debout le groupe de Corto. A bout de munitions, son groupe tira une dernière salve à bout portant. Avec une chance impie, les sauvages semblèrent épargnés par la décharge: un seul avait touché sa cible: Corto. Une silhouette s'effondra dans un cri de surprise aux accents féminins: une seule avait été touché, la Reine.
Leur souveraine abattue, le charme qui unissait les assaillants était rompu et ils tombèrent aussitôt à genoux en poussant des cris de lamentation. Dans un dernier effort, dans un état second, les derniers survivants de la colonne les achevèrent sans pitié.
Et soudain, le silence. Troublé par le râle des mourants et les appels au second des blessés qui reprenaient conscience.
Reprenant mon souffle, je m'avançais avec difficulté vers l'endroit où était tombé la Reine, essayant tant bien que mal de ne pas piétiner un corps. Elle gisait là, immobile, les yeux fermés, une plaie sanglante à la tête. Ses traits semblaient paisibles. Je me penchais vers son visage afin de mieux discerner ses traits, dissimulés par ses peintures et le sang. Soudainement ses yeux s'ouvrirent et je plongeais dans un gouffre de lumières.
Les auxiliaires n’en demandaient pas tant et lâchèrent une terrible salve sur eux. Les sauvages encaissèrent une perte et leur groupe se retrouvait bloqué de stupeur.
Leur stupeur se transforma en un torrent de colère devant cette résistance à laquelle ils ne devaient pas s’attendre. Ils passaient à l’attaque et chargèrent sauvagement, ivres de sang !
Devant pareille fureur, que pouvaient faire les auxiliaires ? Se battre et périr : deux des leurs étaient massacrés et le reste du groupe refluait vers le centre du campement… La voie était libre pour l’investir et les cris d’angoisse des suivants qui accompagnaient la colonne commencèrent à s’élever de partout.
Les cris d’angoisse se transformèrent rapidement en hurlements de terreurs lorsque tous virent ce qu’ils advenaient des corps de nos compagnons tombés au combat : les assaillants étaient clairement animés d’une faim féroce !
Ce délai nous permis de reprendre en main notre défense, passablement éprouvée par ce premier échec.
Cette fois-ci, l’assaut était général : plusieurs groupes pénétraient dans le campement et de nouveaux groupes apparaissaient de partout pour nous prendre à revers.
Une décharge de mousqueterie de nos supplétifs n’aboutit qu’à démultiplier la fureur des assaillants.
Un nouvel assaut et les supplétifs étaient repoussés de la barricade : les corps commençaient à s’amonceler autour de nos feux.
Chacune de nos salves balayait les rangs de nos assaillant, prélevant un effroyable tribut. Mais leurs rangs se reformaient et continuaient à progresser vers nous, poussés par une volonté indomptable.
A laquelle nous opposions notre propre volonté : le carnage qu’ils effectuaient dans nos rangs était de nature à ébranler le courage des plus braves. La résistance reposait maintenant entièrement sur le groupe de soldats et les compagnons de Corto.
Et c’est au milieu de ce carnage qu’elle m’apparut pour la première fois, à la tête d’un nouveau groupe de guerriers. Sa silhouette ténébreuse était comme un abyme au cœur de la nuit. Les peintures qui couvraient son corps reflétaient les faibles lueurs de nos feux et donnaient l’impression qu’elle ruisselait d’un sang noir…
Elle entrainant ses guerriers à travers notre campement et y traçant comme une plaie béante: d'abord les supplétifs qui par une décharge de mousquets attira son attention !
Les survivants abandonnèrent le campement et seule la menace de groupes hostiles dans leur dos les empêcha de fuir à travers les marais.
Comble de malheur, l'odeur de sang frais qui imprégnait le campement et flottait aux alentours semble avoir attiré des créatures sauvages, venues participer au carnage !
Plusieurs corps relevés après la bataille montrèrent en effet des plaies qui ne pouvaient avoir été occasionnées par l'homme. Certains disparurent complètement et durent avoir été emportés dans la confusion !
Les supplétifs en fuite, la Reine considéra rapidement les derniers défenseurs du campement: sur lesquels allait s'abattre sa furie ?
Voyant les derniers supplétifs isolés, un groupe d'archers les chargea sous le regard satisfait de la Reine...
Alors que les premières lueurs de l'aube apparaissaient à l'horizon, les derniers combattants étaient groupés autour de la dernière parcelle du campement que nous défendions, prêt à un ultime assaut !
La fureur de la reine s'abattit sur le dernier groupe d'éclaireurs ! Les soldats qui étaient à bout de forces furent comme stoppés sur place, incapable d'agir contre cette dernière menace. Les voyant paralysés et sûre de sa victoire, elle désigna à ses derniers guerriers encore debout le groupe de Corto. A bout de munitions, son groupe tira une dernière salve à bout portant. Avec une chance impie, les sauvages semblèrent épargnés par la décharge: un seul avait touché sa cible: Corto. Une silhouette s'effondra dans un cri de surprise aux accents féminins: une seule avait été touché, la Reine.
Leur souveraine abattue, le charme qui unissait les assaillants était rompu et ils tombèrent aussitôt à genoux en poussant des cris de lamentation. Dans un dernier effort, dans un état second, les derniers survivants de la colonne les achevèrent sans pitié.
Et soudain, le silence. Troublé par le râle des mourants et les appels au second des blessés qui reprenaient conscience.
Reprenant mon souffle, je m'avançais avec difficulté vers l'endroit où était tombé la Reine, essayant tant bien que mal de ne pas piétiner un corps. Elle gisait là, immobile, les yeux fermés, une plaie sanglante à la tête. Ses traits semblaient paisibles. Je me penchais vers son visage afin de mieux discerner ses traits, dissimulés par ses peintures et le sang. Soudainement ses yeux s'ouvrirent et je plongeais dans un gouffre de lumières.
Dernière édition par Jean-Michel II le Mar 11 Jan - 20:04, édité 4 fois
Jean-Michel II- Messages : 954
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Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
La section congo va exploser la fréquentation du forum. Belle abnégation : poster à 5h du matin pour retranscrire l’aube et sa pénombre bravo !
Petitgars- Messages : 192
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Jean-Michel II aime ce message
Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
Michel a bien souffert durant cette partie. Cela le valait bien !Petitgars a écrit:La section congo va exploser la fréquentation du forum. Belle abnégation : poster à 5h du matin pour retranscrire l’aube et sa pénombre bravo !
Jean-Michel II- Messages : 954
Date d'inscription : 22/10/2012
Localisation : 78
Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
Joli rapport. Belle ambiance.
korre- Messages : 887
Date d'inscription : 31/05/2012
Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
Bon sang, c'est le cas de le dire, quelle nuit ..........
Qu'adviendra-t'il de Michel vous le saurez prochainement enfin peut être.
Serge
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Audiard
Piotr Szut- Messages : 216
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Localisation : LE CHEYLAS (38)
Re: Au coeur des ténèbres: Les Nilotiques
A cause de toi, je me suis fait une troisième unité de supplétifs, en blanc.
Petitgars- Messages : 192
Date d'inscription : 13/03/2018
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Intermède: Michel réclame le debriefing que j'ai perdu hier suite à une malheureuse déconnexion...
L’expédition vient de terminer une série de 2 parties qui conclut sa traversée des terribles marécages du Sudd.
Michel va se trouver confronté à plusieurs choix cruciaux.
Commençons par les choix de fin de parties : Michel a joué les scénarios S104 (perdu) et S110 (gagné).
A la fin du scénario précédent (le S104), l’expédition a subi plusieurs effets obligatoires : son compteur de temps a augmenté de 1 (1 mois s’est écoulé), et son score de désertion a augmenté de 1D20 (le délitement de l’expédition commence à un score de 50, à 100 tous les serviteurs de l’expédition désertent et l’expédition est dissoute).
A la fin du dernier scénario, du fait de la victoire, les effets sont ; compteur de temps augmenté de 1, et les scores de désertion et d’oppression (les relations avec les autochtones se détériorent, à partir de 50 les agressions gagnent en intensité et à 100 l’expédition est massacrée par un soulèvement général) augmentent de 1D20. Mais il peut annuler un effet de son choix.
De plus, une victoire pour ce scénario permet de réduire le score d’attrition (les réserves de nourritures, à partir de 50 la famine menace) de 1D20 et d’augmenter le score de richesse (les biens de valeur négociables avec les autochtones) de 1D20.
A la fin de chaque partie, un test de survie est effectué pour chaque groupe ayant perdu au moins une figurine : chaque figurine peut être perdue, convalescente et indisponible pour la prochaine partie (ou un mois), ou guérie et disponible pour la prochaine partie.
Une figurine éliminée nous intéresse particulièrement pour le dernier scénario joué : la Reine cannibale a réussi son test et sera disponible pour la prochaine partie, la différence entre captive ou invitée étant assez floue dans notre histoire.
La Reine est un personnage à 2* : elle possède 2 connaissances, Leadership et Mythes Africains.
Un personnage peut gagner des étoiles en apprenant des connaissances auprès d’un autre personnage dans la même expédition.
Un personnage 1* n’en connait aucune et un personnage 3* en maitrise 4. Il n’est pas possible de maitriser plus de 4 connaissances.
Un personnage peut apprendre une connaissance après avoir passé un certain nombre de mois auprès d’un autre personnage qui la maîtrise : ce nombre est égal au double de la somme du nombre de ses étoiles et du nombre des connaissances qu’il maîtrise déjà. La première connaissance peut être maîtrisée en 2 mois, la seconde en 4 mois. Une fois ce délai écoulé, le personnage fait un test de bravoure : un succès et il maîtrise la connaissance.
Dès qu’il maitrise une deuxième compétence, le personnage passe 2*. Et le processus se poursuit jusqu’à ce qu’il gagne sa 4ème connaissance et devienne 3*.
Lorsqu’un personnage passe 2* ou 3*, il peut augmenter l’une de ses caractéristiques de base (tir, corps à corps et bravoure) : 1D6 devient 1D8, 1D8 devient 1D10 et 1D10 devient 2D8, une même caractéristique ne pouvant être augmentée qu’une seule fois.
En plus d’améliorer les caractéristiques des personnages, les connaissances apportent des points de victoire, permettent d’éviter ou de provoquer certains événements durant la campagne et, accessoirement, permettent à la fin de la campagne de sauver de monde.
La Reine est un personnage unique qui va apporter des capacités à l’expédition :
• A chaque fois que l’expédition doit augmenter son score d’Opposition de 1D20, elle lance 2D20 et garde le plus élevé, mais à chaque fois que l’expédition doit augmenter ou diminuer un autre score de base, elle lance 2D20 et choisit le résultat à appliquer : la Reine fait mauvaise impression aux populations locales, mais c’est aussi une forte impression.
• Chaque mois, un guerrier cannibale se joint gratuitement à l’expédition jusqu’à former une unité complète qui peut alors être jouée avec la Reine cannibale. Le nombre de guerriers cannibales présents dans l’expédition est limité au nombre maximum de figurines de l’unité.
Enfin, Michel a récupéré un fétiche : il donne droit à un niveau de connaissance dans une des 4 découvertes. Les découvertes apportent des capacités spéciales et des points de victoire.
Un fétiche peut aussi être brisé pour libérer son pouvoir : un jet de dé(s) est immédiatement relancer, durant une partie ou entre deux parties.
Pour jouer une partie, l’expédition sélectionne ses groupes disponibles sans dépasser 75 points de budget. Le budget du camp adverse varie entre 50 et 90 points et correspond au score d’Opposition. Ce score ne fait pas partie des scores de base : il commence à 50 points et augmente ou diminue à la fin de chaque partie :
Pour chaque groupe ennemi éliminé durant la partie, le score est réduit du budget du groupe ;
Pour chaque groupe ennemi n’ayant pas eu de perte, le score est augmenté du budget du groupe.
Au lieu de descendre sous la valeur 50, le score d’Oppression est diminué d’autant. A l’inverse, au lieu de dépasser la valeur 90, le score d’Oppression est augmenté d’autant.
Autant dire qu’à la fin de la première partie, le score d’Opposition est monté en flèche et qu’à la fin de la seconde partie, il a bien chuté !
Une fois traitée la fin de partie, reste à gérer le voyage, séquence intermédiaire et littéraire entre deux parties.
Les expéditions traversent des régions, font face à des événements plus ou moins aléatoires et doivent se refaire une santé après un coup dur.
Chaque région est associée à un ou plusieurs scénarios obligatoires. Une fois les scénarios obligatoires joués, les scores de base associés à la région sont modifiés et l’expédition a l’option d’opter sur l’épreuve de force : le score d’Oppression encaisse tous les modificateurs. La promesse de bains de sang dans un futur proche…
Comme Michel a une approche bien plus empathique, il peut après chaque partie victorieuse établir un camp permanant dans une région qui ne lui est pas hostile (localisation du scénario). Ce qui tombe bien : le village qui sert de base à l’expédition est en zone Frontière.
En restant 1 mois sur place (et en augmentant son compteur de temps de 1), il peut modifier l’un de ses scores de base de 1D20 (parties de chasse, embauche de serviteurs, fraternisation avec les autochtones, troc…) et recruter 1 nouveau groupe local et des porteurs en réduisant son score de richesse du budget des groupes ou des personnages.
Comme Michel peut être parfois casanier, il peut être tenté de rester sur place plus d’un mois et renouveler le processus, sachant que pour chaque mois au-delà du premier, le score d’Oppression est augmenté de 1D20. Et pour chaque mois au-delà du second, 1D20 supplémentaire est lancé et le résultat le plus élevé est appliqué. Comme partout dans le monde, les invités c’est bien, et c’est bien élevé de les partager avec ses voisins…
Et pour finir, un dernier mot sur la localisation de l’expédition. Michel a la possibilité après chaque partie de transformer des points d’Oppression en points d’Opposition. Sur la frontière à un taux de 2 pour 1, en territoire inconnu à un taux 1 pour 1, et en territoire hostile à un taux de 1 pour 2.
Michel est arrivé au bout de la traversée des terribles marais du Sudd. Deux options se présentent à lui : il n’est pas pressé par le temps (la fin du monde peut bien attendre !) et continuer à explorer cette région (et nous rejouer peut-être l’homme qui voulut être roi) ou pénétrer dans la région des Grands Lacs et ses royaumes moribonds.
Une série de deux scénarios l’y attend : le S105 (Le Grand Risque) et le S201 (La victoire en chantant). Personne, pas même le concepteur de la campagne, ne sait ce qui l’y attend : des événements aléatoires vont se produire et déterminer la tournure des événements. Ce que le concepteur sait par contre, c'est qu'il y est question des roitelets tyranniques ou sanguinaires qui se livrent à des guerres endémiques et surveilleront d'un oeil attentif l'arrivée de voyageurs étrangers... C'est pas gagné tout ça !
Après ces deux scénarios, les survivants de l’expédition subiront les modificateurs de score de la région : augmentation du compteur de temps de 3 (j’ai prévenu au départ Michel que la route du Nil n’était pas la plus rapide), augmentation du score de désertion de 1D20 et diminution du score de richesse de 1D20.
Puis viendront les 5 événements aléatoires de la région aux doux noms de Corruption, Prophétie, Amitié, Guerre et Révélations (celui avec Baba la sorcière en guest star!). Un jet de dé modifié par les connaissances maîtrisées par les personnages de l’expédition va déterminer s’ils se produisent ou non. Seul l’avenir nous le dira : un homme fort écrit son propre destin, pas vrai Michel ?
PS: Et après la région des Grands Lacs, les choses sérieuses commencent...
Michel va se trouver confronté à plusieurs choix cruciaux.
Commençons par les choix de fin de parties : Michel a joué les scénarios S104 (perdu) et S110 (gagné).
A la fin du scénario précédent (le S104), l’expédition a subi plusieurs effets obligatoires : son compteur de temps a augmenté de 1 (1 mois s’est écoulé), et son score de désertion a augmenté de 1D20 (le délitement de l’expédition commence à un score de 50, à 100 tous les serviteurs de l’expédition désertent et l’expédition est dissoute).
A la fin du dernier scénario, du fait de la victoire, les effets sont ; compteur de temps augmenté de 1, et les scores de désertion et d’oppression (les relations avec les autochtones se détériorent, à partir de 50 les agressions gagnent en intensité et à 100 l’expédition est massacrée par un soulèvement général) augmentent de 1D20. Mais il peut annuler un effet de son choix.
De plus, une victoire pour ce scénario permet de réduire le score d’attrition (les réserves de nourritures, à partir de 50 la famine menace) de 1D20 et d’augmenter le score de richesse (les biens de valeur négociables avec les autochtones) de 1D20.
A la fin de chaque partie, un test de survie est effectué pour chaque groupe ayant perdu au moins une figurine : chaque figurine peut être perdue, convalescente et indisponible pour la prochaine partie (ou un mois), ou guérie et disponible pour la prochaine partie.
Une figurine éliminée nous intéresse particulièrement pour le dernier scénario joué : la Reine cannibale a réussi son test et sera disponible pour la prochaine partie, la différence entre captive ou invitée étant assez floue dans notre histoire.
La Reine est un personnage à 2* : elle possède 2 connaissances, Leadership et Mythes Africains.
Un personnage peut gagner des étoiles en apprenant des connaissances auprès d’un autre personnage dans la même expédition.
Un personnage 1* n’en connait aucune et un personnage 3* en maitrise 4. Il n’est pas possible de maitriser plus de 4 connaissances.
Un personnage peut apprendre une connaissance après avoir passé un certain nombre de mois auprès d’un autre personnage qui la maîtrise : ce nombre est égal au double de la somme du nombre de ses étoiles et du nombre des connaissances qu’il maîtrise déjà. La première connaissance peut être maîtrisée en 2 mois, la seconde en 4 mois. Une fois ce délai écoulé, le personnage fait un test de bravoure : un succès et il maîtrise la connaissance.
Dès qu’il maitrise une deuxième compétence, le personnage passe 2*. Et le processus se poursuit jusqu’à ce qu’il gagne sa 4ème connaissance et devienne 3*.
Lorsqu’un personnage passe 2* ou 3*, il peut augmenter l’une de ses caractéristiques de base (tir, corps à corps et bravoure) : 1D6 devient 1D8, 1D8 devient 1D10 et 1D10 devient 2D8, une même caractéristique ne pouvant être augmentée qu’une seule fois.
En plus d’améliorer les caractéristiques des personnages, les connaissances apportent des points de victoire, permettent d’éviter ou de provoquer certains événements durant la campagne et, accessoirement, permettent à la fin de la campagne de sauver de monde.
La Reine est un personnage unique qui va apporter des capacités à l’expédition :
• A chaque fois que l’expédition doit augmenter son score d’Opposition de 1D20, elle lance 2D20 et garde le plus élevé, mais à chaque fois que l’expédition doit augmenter ou diminuer un autre score de base, elle lance 2D20 et choisit le résultat à appliquer : la Reine fait mauvaise impression aux populations locales, mais c’est aussi une forte impression.
• Chaque mois, un guerrier cannibale se joint gratuitement à l’expédition jusqu’à former une unité complète qui peut alors être jouée avec la Reine cannibale. Le nombre de guerriers cannibales présents dans l’expédition est limité au nombre maximum de figurines de l’unité.
Enfin, Michel a récupéré un fétiche : il donne droit à un niveau de connaissance dans une des 4 découvertes. Les découvertes apportent des capacités spéciales et des points de victoire.
Un fétiche peut aussi être brisé pour libérer son pouvoir : un jet de dé(s) est immédiatement relancer, durant une partie ou entre deux parties.
Pour jouer une partie, l’expédition sélectionne ses groupes disponibles sans dépasser 75 points de budget. Le budget du camp adverse varie entre 50 et 90 points et correspond au score d’Opposition. Ce score ne fait pas partie des scores de base : il commence à 50 points et augmente ou diminue à la fin de chaque partie :
Pour chaque groupe ennemi éliminé durant la partie, le score est réduit du budget du groupe ;
Pour chaque groupe ennemi n’ayant pas eu de perte, le score est augmenté du budget du groupe.
Au lieu de descendre sous la valeur 50, le score d’Oppression est diminué d’autant. A l’inverse, au lieu de dépasser la valeur 90, le score d’Oppression est augmenté d’autant.
Autant dire qu’à la fin de la première partie, le score d’Opposition est monté en flèche et qu’à la fin de la seconde partie, il a bien chuté !
Une fois traitée la fin de partie, reste à gérer le voyage, séquence intermédiaire et littéraire entre deux parties.
Les expéditions traversent des régions, font face à des événements plus ou moins aléatoires et doivent se refaire une santé après un coup dur.
Chaque région est associée à un ou plusieurs scénarios obligatoires. Une fois les scénarios obligatoires joués, les scores de base associés à la région sont modifiés et l’expédition a l’option d’opter sur l’épreuve de force : le score d’Oppression encaisse tous les modificateurs. La promesse de bains de sang dans un futur proche…
Comme Michel a une approche bien plus empathique, il peut après chaque partie victorieuse établir un camp permanant dans une région qui ne lui est pas hostile (localisation du scénario). Ce qui tombe bien : le village qui sert de base à l’expédition est en zone Frontière.
En restant 1 mois sur place (et en augmentant son compteur de temps de 1), il peut modifier l’un de ses scores de base de 1D20 (parties de chasse, embauche de serviteurs, fraternisation avec les autochtones, troc…) et recruter 1 nouveau groupe local et des porteurs en réduisant son score de richesse du budget des groupes ou des personnages.
Comme Michel peut être parfois casanier, il peut être tenté de rester sur place plus d’un mois et renouveler le processus, sachant que pour chaque mois au-delà du premier, le score d’Oppression est augmenté de 1D20. Et pour chaque mois au-delà du second, 1D20 supplémentaire est lancé et le résultat le plus élevé est appliqué. Comme partout dans le monde, les invités c’est bien, et c’est bien élevé de les partager avec ses voisins…
Et pour finir, un dernier mot sur la localisation de l’expédition. Michel a la possibilité après chaque partie de transformer des points d’Oppression en points d’Opposition. Sur la frontière à un taux de 2 pour 1, en territoire inconnu à un taux 1 pour 1, et en territoire hostile à un taux de 1 pour 2.
Michel est arrivé au bout de la traversée des terribles marais du Sudd. Deux options se présentent à lui : il n’est pas pressé par le temps (la fin du monde peut bien attendre !) et continuer à explorer cette région (et nous rejouer peut-être l’homme qui voulut être roi) ou pénétrer dans la région des Grands Lacs et ses royaumes moribonds.
Une série de deux scénarios l’y attend : le S105 (Le Grand Risque) et le S201 (La victoire en chantant). Personne, pas même le concepteur de la campagne, ne sait ce qui l’y attend : des événements aléatoires vont se produire et déterminer la tournure des événements. Ce que le concepteur sait par contre, c'est qu'il y est question des roitelets tyranniques ou sanguinaires qui se livrent à des guerres endémiques et surveilleront d'un oeil attentif l'arrivée de voyageurs étrangers... C'est pas gagné tout ça !
Après ces deux scénarios, les survivants de l’expédition subiront les modificateurs de score de la région : augmentation du compteur de temps de 3 (j’ai prévenu au départ Michel que la route du Nil n’était pas la plus rapide), augmentation du score de désertion de 1D20 et diminution du score de richesse de 1D20.
Puis viendront les 5 événements aléatoires de la région aux doux noms de Corruption, Prophétie, Amitié, Guerre et Révélations (celui avec Baba la sorcière en guest star!). Un jet de dé modifié par les connaissances maîtrisées par les personnages de l’expédition va déterminer s’ils se produisent ou non. Seul l’avenir nous le dira : un homme fort écrit son propre destin, pas vrai Michel ?
PS: Et après la région des Grands Lacs, les choses sérieuses commencent...
Jean-Michel II- Messages : 954
Date d'inscription : 22/10/2012
Localisation : 78
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